mercredi 6 août 2008

Extrait du Journal d’un été passé (2)


Loin de notre regard, le château s’animait.
Ma sœur y avait caché un dragon tout au fond, celui que j’avais dompté autrefois, narguant ainsi la sorcière de la Belle au bois dormant. Par mesure de sécurité, je l’avais enchaîné à la paroi, mais il continuait à montrer les dents dès qu’un étranger approchait. C’était une bête féroce, qui restait sauvage malgré le soin et l’autorité que j’avais pu mettre pour l’apprivoiser.

Dragon de sable  - source

Je savais que le château, symbole de puissance, de majesté et d’audace attirait les convoitises. Je l’avais à regret quitté pour rentrer lorsque ma mère nous appela pour dîner.
L’heure de se coucher arriva. Je me retournais sur mon lit, le sommeil venant difficilement, contrairement à ce que m’affirma ma mère le lendemain : que nous nous avions dormi, ma soeur et moi « comme des loirs ». Ou sous-entendait-elle qu’elle nous avait entendu courir toute la nuit, comme le font les loirs ? Je ne l’ai jamais su.

Un message me parvint, alors que le clocher venait de sonner minuit. 4 hululements courts : c’était l’alarme la plus grave. Je me dressai d’un bond, réveillai ma sœur et sautai dans mon bermuda, tandis qu’elle enfilait sa robe en un rien de temps. Naturellement, je portais une épée courte au côté, et elle un arc et un carquois. La fenêtre de notre chambre donnant sur le jardin, nous enjambâmes l’appui et grimpèrent sur le cheval que le messager avait emmené avec lui. La lune éclairait le trajet comme en plein jour, et c’était tant mieux, car les réverbères du village s’étaient curieusement éteints quelques instants auparavant.
La route fut avalée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et déjà, nous apercevions au loin, la silhouette du château.
Une armée ennemie était en train de l’encercler, et un mage puissant et démoniaque en avait pris la direction.

Château de sable - source

Il fallait faire vite, rejoindre le pont-levis, rassembler les troupe et sauver ce qui pouvait l’être. La nuit fut longue, la bataille fit rage. Nos hommes se battirent comme des braves, mais l’ennemi était plus nombreux. Nous n’étions pas aussi entraînés que les Spartiates. Si seulement le sorcier bleu avait pu nous prêter main forte contre le mage démoniaque, la partie aurait été gagnée d’avance, mais il était parti en vacances, et totalement injoignable, même par les chouettes messagères.

Nous perdions du terrain. Ma sœur prit alors la décision de jouer notre carte maîtresse.
Dragon furieux - source
Elle libéra le dragon.

Il se fit un silence soudain alors que la bête franchissait lentement la porte du château. Le temps se figea, et même nos hommes les plus valeureux sentirent des sueurs froides leur couler dans le dos. La chair de poule se répandit comme le choléra, faisant flancher l'ennemi.
Et comme le silence avant la tempête, tous surent immédiatement que le vie ne tenait plus qu’à un cheveu.
Ou qu’à la volonté de ce fantastique animal. Il fit des ravages, défendant le château très abîmé contre tous, mais le mage démoniaque n’était pas encore à sa portée.
La nuit se terminait, nous devions rentrer avant le lever de nos parents pour ne pas les affoler… On distinguait la lueur du jour qui pointait à l’est, annonciatrice de l’aube. Dans la lumière blafarde de cette fin de nuit, le dragon et le mage se battirent en duel, la bataille fut si impressionnante qu’on en parlera très longtemps et dans le monde entier. Ils s’entre-tuèrent, le dragon se sacrifiant pour nous sauver de ce démoniaque ennemi.
Nous les laissèrent sur place pour aller nous reposer un peu, projetant de revenir quelques heures plus tard.
Ma mère ne su jamais ce qui s’était passé, lorsque nous revînmes dans la matinée, les ruines du château étaient bien visibles, tout avait été détruit pendant la nuit, mais nous avions sauvé le monde d’un terrible ennemi.

Ruines du château - Source:  Chemin des jours

4 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai hâte d'être à demain pour lire la suite!
:o)

Virginie Gervais-Marchal a dit…

Et que je pense que nous tous on devait être entrain de pioncer allègrement...

(les chéchés) a dit…

j'aime vraiment tes promenades cadeaux...

Marraine a dit…

> La trollette: oh, mais tu as dù être déçue de ne pas lire de suite.... je vais devoir y penser, ou alors je te laisse le bébé, et en rentrant de vacances tu seras chargée d'en écrire l'épisode suivant ;-)

> Virginie: c'est ce qui m'ennuie, je suis une très grosse dormeuse, je n'aurais jamais pu voir ni vivre tout ceci...

> Merci les chéchés :-) Tu l'illustrerais de dessins, toi?

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