mardi 23 juin 2009

Vérité et Vanité

Pour la première partie sur les miroirs, voir Narcissisme

Louis XIV fuyait les miroirs tant il craignait l’insolation.
(Fatras, Jacques Prévert)


"Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle… ?"
Qui n’a jamais entendu la phrase de la belle-mère de Blanche-neige ?

Objet longtemps mystérieux et luxueux, le miroir fascine la coquette, l’orgueilleux.
Il favorise le penchant pour l’adoration de sa propre image, et symbolise la vanité.


"Et le miroir répondait :
Madame la reine, vous êtes la plus belle.
Alors elle était contente, car elle savait que le miroir disait la vérité."

Le miroir classique (plan) renvoie une image fidèle (mais inversée) de la personne qui se regarde dedans, et on le retrouve souvent associé à la vérité.
Mais il est incapable de mentir, c'est ainsi que le miroir de la marâtre -toujours dans le même conte des frères Grimm- lui apprend que Blanche-Neige la surpasse en beauté, et qu'elle n'est pas morte contrairement aux ordres qu'elle a passés.

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Monica Bellucci dans le film Grimm de Terry Gilliam (2005), interprète une méchante sorcière obnubilée par son physique et sa jeunesse éternelle. Le miroir brisé va lui renvoyer une image brisée d’elle-même, et par ricochet la réduire à néant.
VANITAS VANITATUM...
.

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(Renée Faure dans Torrents, 1947)

Mais en ce qui concerne les miroirs magiques, avez-vous aussi entendu parler de ceux des châteaux de Hluboká, et de Rožmberk en république Tchèque ? : On raconte que « Quelle que dame qui se regarderait dedans ce miroir magique subirait un rajeunissement significatif et accéderait à une beauté renversante mais à la stricte condition de ne plus jamais se regarder dans un miroir. » (source)


****************


Vérité ou Réalité ?


Dans le film parodique Shrek, on retrouve le miroir de Blanche-neige, enlevé par un méchant roi.
Il est à la fois doué de parole et capable par l'image de révéler des vérités lointaines.

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Toujours dans le registre des contes, un autre miroir, celui que la Bête donne à la Belle (La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont) révèle des vérités invisibles ou lointaines :

« Hélas ! dit-elle, en soupirant, je ne souhaite rien que de voir mon pauvre père, et de savoir ce qu’il fait à présent : elle avait dit cela en elle-même. Quelle fut sa surprise, en jetant les yeux sur un grand miroir, d’y voir sa maison, où son père arrivait avec un visage extrêmement triste… »
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(Photos du film de J. Cocteau (1946)

On touche là à ce qui pourrait être un sujet de philo au bac : est-ce la Vérité ou la Réalité que nous montre ce (ces) miroir(s) ?

Un aparté moderne : Un miroir parlant détecteur de sécurité...

à suivre...

2 commentaires:

Bridget a dit…

Un très beau sujet!Un grand plaisir de retrouver cette suite narcissique! Je pense à la Castiglione qui au déclin de sa beauté avait fait draper tous ses miroirs de noir.
Notre amie AC m'avait raconté l'histoire de pélerins conservant précieusement des miroirs où s'étaient reflétées les reliques.

Marraine a dit…

> Bridget : J'aime bien cette histoire de miroirs des pèlerins, quand à la Castiglione, ça ne m'étonne pas d'elle!

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