Hiver tardif
Jour 9 du carnet de confinement.
Dernières neige
Le thermomètre chuta dans la soirée, et la pluie annoncée se transforma vite en énormes flocons de neige mouillée, alors que les enfants terminaient leur diner dans la grande cuisine voûtée. Il y a quelque chose de magique lorsque l’on regarde la neige tomber. Les enfants, mais pas seulement eux, sont émerveillés, enthousiastes, et fascinés. Il fallut les prévenir que cette neige risquait fortement de fondre dès le lendemain : je craignais de grosses désillusions au réveil. En attendant, ils montèrent se coucher, des flocons de neige plein l’esprit. Le plus jeune des deux mis précieusement sous son oreiller, la petite dent de lait qui venait enfin de tomber, elle aussi, dans la soirée.
Le cours de la vie était à peu près normal, et nous pensions à ceux restés en ville, à la famille, aux cousins, aux amis… Nous nous sommes mis aux rendez-vous par Internet, aux jeux avec les copains via zoom ou skype. Le wifi n’était pas bien puissant (on avait un peu l’impression d’être revenu 25 ans auparavant, avec un grand maximum de 512ko !), mais il existait, et permettait, lentement, de télécharger et de renvoyer les devoirs des enfants.